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Le froid mordait, même à l'intérieur de cette petite chambre mansardée qui était mon refuge. Non pas un froid glacial, mais un froid qui s'infiltrait dans l'âme, un froid de solitude et d'attente. C'est là, au cœur de Prague, à l'ombre des tours imposantes et des jardins secrets, que je suis née, Jisca Kalvanda. J'ai grandi au rythme lent et régulier des carillons, mais mes propres battements de cœur semblaient perdus, étouffés par le poids de mon existence.
Mes souvenirs, comme les fragments d'un puzzle brisé, se superposent et se mélangent. Les échos des disputes entre mes parents, le murmure indistinct des conversations de leurs amis, le poids lourd et sourd des secrets qui semblaient se tisser dans le tissu même de notre vie. Ils étaient diplomates, ces parents, des gens du monde, mais à l'intérieur de nos murs, le monde restait un étranger, un monde que je ne comprenais pas. Chaque matin, le même décor, les mêmes bruits d'ébullition dans la cuisine, la même odeur de café et de cigarettes qui imprégnaient nos vêtements et mon imagination.
Il y avait cette incroyable curiosité, un feu qui me brûlait. Désireuse d'explorer ce monde qui me semblait si étranger, j'observais mes parents, tentaculaire et silencieuse, leurs interactions, leurs gestes discrets, leurs regards furtifs. C'était un ballet secret que j'essayais d'étudier, de décrypter, comme si chaque parole, chaque inflexion de voix était un code dont je cherchais la clé. Mais les mots restaient muets, comme s'ils étaient destinés à d'autres oreilles.
L'école, avec ses tables rigides et ses règles immuables, représentait un autre monde. Là, je n'étais pas Jisca, la fille au regard profond et silencieux, mais un autre personnage, un autre rôle à jouer. Un personnage construit sur les exigences d'une société que je voyais à la fois fascinante et aliénante.
Mes livres étaient mes meilleurs amis. Ils me transportaient dans d'autres mondes, d'autres époques. Dans leurs pages, je pouvais être une princesse, une guerrière, une exploratrice... des personnages qui semblaient plus vrais que les visages familiers qui peuplaient mon existence.
Et puis, un jour, le vent de la liberté a soufflé. Une décision, une promesse émise au détour d'un regard... et l'on a défait mon monde.
(La narration se poursuit, décrivant l'émergence de Jisca, les difficultés de sa vie, les confrontations, les révélations familiales. Le ton est rempli de finesse psychologique, des flashs d'émotion, de la nostalgie, d'un grand regret. L'auteure s'efforce d'explorer les nuances des sentiments, de rendre compte du monde intérieur de l'héroïne.)
Jocelyne Carmichael
Le froid mordait, même à l'intérieur de cette petite chambre mansardée qui était mon refuge. Non pas un froid glacial, mais un froid qui s'infiltrait dans l'âme, un froid de solitude et d'attente. C'est là, au cœur de Prague, à l'ombre des tours imposantes et des jardins secrets, que je suis née, Jisca Kalvanda. J'ai grandi au rythme lent et régulier des carillons, mais mes propres battements de cœur semblaient perdus, étouffés par le poids de mon existence.Mes souvenirs, comme les fragments d'un puzzle brisé, se superposent et se mélangent. Les échos des disputes entre mes parents, le murmure indistinct des conversations de leurs amis, le poids lourd et sourd des secrets qui semblaient se tisser dans le tissu même de notre vie. Ils étaient diplomates, ces parents, des gens du monde, mais à l'intérieur de nos murs, le monde restait un étranger, un monde que je ne comprenais pas. Chaque matin, le même décor, les mêmes bruits d'ébullition dans la cuisine, la même odeur de café et de cigarettes qui imprégnaient nos vêtements et mon imagination.
Il y avait cette incroyable curiosité, un feu qui me brûlait. Désireuse d'explorer ce monde qui me semblait si étranger, j'observais mes parents, tentaculaire et silencieuse, leurs interactions, leurs gestes discrets, leurs regards furtifs. C'était un ballet secret que j'essayais d'étudier, de décrypter, comme si chaque parole, chaque inflexion de voix était un code dont je cherchais la clé. Mais les mots restaient muets, comme s'ils étaient destinés à d'autres oreilles.
L'école, avec ses tables rigides et ses règles immuables, représentait un autre monde. Là, je n'étais pas Jisca, la fille au regard profond et silencieux, mais un autre personnage, un autre rôle à jouer. Un personnage construit sur les exigences d'une société que je voyais à la fois fascinante et aliénante.
Mes livres étaient mes meilleurs amis. Ils me transportaient dans d'autres mondes, d'autres époques. Dans leurs pages, je pouvais être une princesse, une guerrière, une exploratrice... des personnages qui semblaient plus vrais que les visages familiers qui peuplaient mon existence.
Et puis, un jour, le vent de la liberté a soufflé. Une décision, une promesse émise au détour d'un regard... et l'on a défait mon monde.
(La narration se poursuit, décrivant l'émergence de Jisca, les difficultés de sa vie, les confrontations, les révélations familiales. Le ton est rempli de finesse psychologique, des flashs d'émotion, de la nostalgie, d'un grand regret. L'auteure s'efforce d'explorer les nuances des sentiments, de rendre compte du monde intérieur de l'héroïne.)
| Jezabelle Amato |
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