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Je suis Muriel Mayette-Holtz. Mon existence, comme celle de tant d'autres femmes de ma génération, s'est déroulée dans l'ombre d'un monde qui nous refusait souvent la lumière. Je ne suis pas née dans un château, ni dans une demeure bourgeoise. Mon enfance, elle s'est déroulée dans le gris des quartiers populaires, un lieu où les rêves, parfois, se cachaient derrière les murs de briques et de béton. L'école, un refuge, peut-être. Mais même là, les regards, les murmures, les préjugés, ils nous suivaient, nous les femmes, comme une ombre. J'ai appris à me débrouiller, à me battre. À cacher mes désirs, mes envies, mes amours, derrière un masque de conformité. Le monde avait sa place, ses règles, ses attentes. Et nous, les femmes, nous devions nous y conformer, à genoux, ou presque.

Mais il y a eu des lueurs, des étincelles. Des moments où la flamme de la liberté a jailli, même si fragile. Des moments où le désir s'est imposé, comme une évidence, un besoin vital. Des moments où le corps s'est révolté contre la froideur de l'acceptation. Des moments où le cœur s'est ouvert à des passions fortes, des passions qui ne pouvaient se satisfaire des normes. Il y a eu cet homme, Jean... Son regard, son sourire, sa présence, ils ont défié toutes les frontières. Il a vu en moi plus que ce que les autres voyaient. Il a su lire dans les profondeurs de mon âme, dans les silences de mon corps. Et, oh, les nuits qu'on a partagées! Des nuits entrelacées, des nuits qui ont brûlé d'une flamme inattendue. Des nuits où l'amour, tel un oiseau blessé, a trouvé refuge dans le creux de mes bras. Mais l'amour, comme la vie elle-même, n'est pas toujours facile. Il y a eu des épreuves, des peines, des déceptions. Des moments où la voix de la société a crié plus fort que le murmure de mon cœur. Des moments où la solitude s'est imposée comme un poids lourd. Des moments où la peur a pris le dessus.

Et puis, il y a eu cet endroit... Un endroit insolite et audacieux, un lieu caché, un refuge. Un lieu où les murs, épais et silencieux, n'empêchaient pas le désir de s'épanouir. Un lieu où la liberté s'est manifestée dans l'intimité. Un lieu où le corps, dans toute sa sensualité, a pu s'exprimer sans crainte. Un lieu où l'on s'est aimés avec une intensité qui défiait les interdits. Un lieu qui restera à jamais gravé dans la mémoire de mon cœur. Je n'ai pas toujours réussi à me libérer de ces chaînes. La société, avec sa rigueur, ses attentes, ses préjugés, a toujours jeté son ombre sur moi. Mais au fond de moi, je sais que j'ai vécu. J'ai vécu intensément, j'ai aimé intensément. J'ai osé. Et c'est cela, peut-être, qui compte le plus. C'est cette audace, cette force de vivre, même dans l'ombre, qui me rend, à mon sens, digne de ce récit. C'est cette flamme qui ne s'est jamais éteinte, qui brûle encore au plus profond de moi, qui donne à ma vie sa saveur particulière. Et, si l'on me demandait de résumer ma vie en quelques mots, je dirais : un combat, une quête, une flamme.