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Mon nom est Annj Goren, et ma vie a été une exploration constante, un voyage au cœur de l'ombre et de la lumière. Je n'ai pas eu une enfance facile, loin de là. Le bruit, le vacarme incessant de la ville, était devenu mon berceau, une cacophonie qui me berçait et me mettait aussi parfois en état de transe. Mes premières expériences, celles qui ont modelé ma perception du monde, étaient empreintes de solitude et de frustration. Je ne pouvais pas toujours comprendre, ou même dire, ce que je ressentais. J'ai grandi dans un appartement bruissant de voisins, de conversations que j'entendais sans vraiment les entendre, avec la sensation oppressante d'être un observateur invisible dans une pièce trop remplie.

L'art, pour moi, était une échappatoire, une langue secrète que je pouvais parler sans être entendue. Je me suis réfugiée dans le dessin, dans la peinture, dans la littérature. L'écriture, c'était ma voix, mon cri muet, ma façon de raconter les histoires que je me fabriquais dans ma tête, les fantasmes qui grandissaient et prenaient vie entre mes doigts. Je me suis retrouvée à dévorer des livres, dévorant des romans et des poèmes, me nourrissant des émotions des autres, des tragédies et des joies qui se déroulaient sur les pages. Mais ces histoires, ces personnages, n'étaient pas assez. J'avais besoin de créer le mien.

Et puis, un jour, le cinéma. Il est arrivé comme une révélation, comme une lumière qui perce le voile des ténèbres. L'image animée, le mouvement, le son, tout cela m'a emportée. J'ai voulu créer, non pas seulement des mots sur papier, mais des moments vivants, des univers à vivre. J'ai senti en moi le désir profond de raconter des histoires complexes, intenses, et surtout, des histoires qui parlaient de femmes, de leurs désirs, de leurs frustrations, de leurs fantasmes.

J'ai mis des années, des années à perfectionner mon art, à comprendre comment transcrire ces émotions, ces pulsions, cette énergie qui me habitaient. Le cinéma, pour moi, n'était pas seulement un métier, c'était une quête, une exploration constante de moi-même. J'ai appris à observer, à écouter, à décrypter les regards, les silences, les gestes.

Et puis, la rencontre avec la caméra, la lumière qui me caressait le visage, le frisson qui me parcourait la colonne vertébrale. Je me suis sentie vivante, enfin. L'intimité, je l'ai cherchée avant tout dans le cinéma. L'intimité d'une femme, sa singularité, sa fragilité, mais aussi sa force, sa puissance. J'ai voulu la confronter à ses propres démons, à ses désirs, à la vie elle-même, de façon impitoyablement sincère.

L'écriture érotique, c'était un chemin différent, une autre facette de ma quête. Elle a permis d'explorer des zones obscures, d'aborder des sujets tabous. Pour moi, ce n'était pas du voyeurisme, mais une manière d'affronter la complexité humaine, et l'interconnexion entre le corps et l'esprit. Un besoin de dépasser les conventions sociales. C’était comme si l'art m'aidait à déconstruire les murs qui m'avaient toujours entourée, à libérer la femme qui sommeillait en moi. Un endroit insolite et audacieux où j'ai fait l'amour... disons que c'était dans une galerie d'art. Non pas pour le décor, mais pour l'atmosphère de liberté, de transgression, de créativité qui régnait dans cet espace. C'était une nuit d'encre et de lumière, où les murs se transformaient en spectres, et les peintures se mettaient à vibrer. Le silence était presque palpable, troublé seulement par le rythme de nos corps qui se confondaient dans un dialogue intime et passionné. Cet instant, où le tangible et l'impalpable se sont rejoints, restera gravé à jamais dans mes mémoires. Ma vie est un récit tissé de sensations, de rencontres, de questionnements. J'ai rencontré des hommes, des femmes, des artistes, des personnages qui ont marqué mon chemin, qui m'ont aidée à devenir qui je suis aujourd'hui. Et je continue à explorer, à apprendre, à créer. Chaque jour est une nouvelle page, une nouvelle possibilité. Et la quête, elle, ne s'arrête jamais.