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Un miroir déformant, ça, c’était Rome. Ou plutôt, mon regard sur Rome. Des palais de marbre, des reflets étincelants, mais aussi des recoins obscurs, où les murmures des secrets s’entremêlaient aux échos de la foule. Je suis arrivée là, enfant, petite fille de la Sicile, avec un cœur rempli d'échos d'un autre monde, d'une autre terre. Des histoires tissées de soleil, d'oliviers et de visages qui portaient la marque des souvenirs. Et puis, le cinéma. Une porte s'est ouverte sur un monde nouveau, un monde où les émotions pouvaient être volées, capturées dans un instant. Un monde qui se transformait en fantasmes.
Ils disent qu'on m'a vue pour la première fois dans une rue, des yeux perçants qui ont attiré les projecteurs. Déjà, je saisis ces regards, cette faim qui me cernait. Une faim de regards, de sensations, de sensations. Ce corps qui a été si désiré. Et je le comprends, il y avait dans ma présence, quelque chose d'ensorcelant. Une étincelle, une flamme.
Les rôles, les amours, les rumeurs... Je m'en souviens, ces histoires comme des peintures qui se déchiraient entre les mains. Des histoires de rêves et de déceptions, de flammes qui s'éteignent, de cœurs qui se brisent. J'ai aimé l'intensité du jeu, cette danse entre la réalité et la fiction. Des hommes, des regards, des désirs. Des paysages d'Italie, de lumière et d'ombres, de chaleur et de larmes.
Je suis passée par des chemins tortueux. Des moments de joie, des moments de souffrance. L'amour, la trahison, des mots qui se perdent, comme des plumes dans le vent. Je me suis souvent sentie prise au piège de ces images, de ces paroles.
Il y a eu cet endroit, en vérité... un petit hôtel, caché dans les ruelles étroites d'une ville italienne, un endroit obscur et fascinant. Une odeur d'encens et de mystère. Un lieu où le silence se faisait plus fort que les conversations. Un lieu où j'ai vécu quelque chose d'intense. Quelque chose d'ineffable. Un rendez-vous avec l'inconnue, une rencontre, une nuit... J'ai été tentée, puis j'ai été soumise au désir. Ce n'était peut-être pas seulement un désir pour un autre, mais un désir profond de comprendre, de sentir, de me livrer à cette danse entre les mots et le silence. Un lieu où le réel et le fantasme se sont mélangés, où le désir était omniprésent. Un instant où je me suis sentie fragile, vulnérable, mais aussi puissante, forte. J'ai laissé que cette histoire me soit racontée par mes propres yeux, par mes propres mains. Peut-être que c'est là que le désir a prit le dessus.
Mais l'histoire n'est pas que plaisir. Le poids du regard des autres... les mots qui se perdent comme des plumes dans le vent. Le monde des stars... une prison dorée. Alors, les rêves se tissaient en réseaux complexes, où la réalité se dilua et les sentiments étaient déchirés entre les attentes et les désirs.
La vie, voyez-vous, est un long récit de contradictions. Le plus beau et le plus laid, le plus désirable et le plus effrayant, dans un miroir. Je suis une œuvre inachevée.
La lumière se tamisait. L'histoire de ma vie, un roman plein d'intrigues, de mystère, et bien sûr de passion.
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