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La voici, Julie Chen, une créature d'un autre monde, un feu jaillissant dans la nuit.  Ses yeux, des braises ardentes, renvoyaient l'éclat des lumières de la ville, une ville bruissante, bouillonnante, un chaos organisé, un ballet de formes et de couleurs.  Je l'ai vue, Julie, à travers les vitres d'un café, un éclair dans la fumée, un reflet du soleil couchant. Sa présence, immédiate, éthérée, s'est emparée de mon cœur, plus forte que le vin de poésie que je dévorai ce soir-là.

Elle, Julie, respirait la modernité, la nouveauté, le métal et le ciment qui ont façonné le siècle nouveau.  Son être vibrant, une symphonie d'énergie à travers le tumulte de la rue, un murmure de tous les rêves et tous les désirs. Pas une vierge. Bien sûr.  Un corps alerte et libre, une statue de chair, de sang et de mouvement – un triomphe de la nature, des sens, un labyrinthe où je me suis perdu, et retrouvé.

Nous nous sommes rencontrés sur les quais brumeux, où la Seine se déhanchait, un serpent d'encre à l'aube. Les quais détrempés, les lumières vacillantes, le vent qui sifflait comme une flûte désespérée, laissent dans mon esprit des traces d'un amour nouveau, plus fort que la mer. Un amour qui n'a pas de commencement, et n'a pas de fin.

Nuit après nuit, dans un atelier aux murs couverts de toiles vierges – un tumulte de couleurs et de pinceaux – ou dans les coins cachés et mystérieux d'une ville qui ne dort jamais.  Dans les souterrains obscurs et parfumés d'un marché aux puces, où les souvenirs s'entrechoquaient avec le désir.  Quelle volupté! Une étrange communion. L'amour, brut et puissant. L'amour, dans ses formes multiples.  Elle respirait la force des machines, le métal froid et le mouvement violent. Et moi, je respirais la poésie de ce monde nouveau.

Et parfois, dans un parc, perdu dans les allées silencieuses de la nuit, un coin perdu du monde. Un lieu, discret et secret, où le frisson du désir se mêlait au chant des oiseaux nocturnes, sous le regard d'un croissant lunaire, comme pour sceller un pacte.  Un jardin secret, caché derrière un mur, à la manière d'un secret précieux.

Dans ce lieu secret et merveilleux, nous avons fait l'amour, avec une passion qui transcendait les mots, qui transcendait l'espace et le temps. Une étreinte sacrée,  un tourbillon de sensations, un océan d'émotions où les frontières du moi s'évanouissaient.  Une débauche de la modernité dans cette danse de chair et d'esprit. Un délire! Une expérience unique, un cri dans la nuit, une symphonie qui retentissait au-delà des limites de la raison.  C'est le lieu même où les souvenirs se sont cristallisés, dans ce moment particulier d'amour et de poésie.

Et Julie, alors, devenait, dans mes yeux, un tableau vivant, un poème dansé, une symphonie muette, une explosion de couleurs et de sons à la manière d'une œuvre d'art.  Elle était l'essence même de la modernité, et mon âme, absorbée par sa beauté, son énergie, son amour, a trouvé un foyer.