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Mon nom est Isabelle Aubret. Je ne suis pas une femme de lettres, ni une artiste. Je suis une femme d'actions, de désirs, de frustrations, comme tout le monde. Peut-être plus que la plupart, à vrai dire. Mon existence n'a jamais été un tapis rouge déroulé. Elle a plutôt été un chemin cahoteux, pavé de rencontres imprévisibles et de désirs implacables.

Ma jeunesse a été marquée par une certaine... agitation. Pas de grandes tragédies, pas de souffrances monumentales. Juste une énergie bouillonnante, une soif insatiable de sensations. L'école, les études, tout cela était secondaire. L'important, c'était l'instant présent, le corps, le plaisir, la transgression. Je ne me suis jamais souciée des conventions. Les codes, les règles, le «bien» et le «mal», tout cela semblait aussi fade qu'un plat de lentilles.

J'ai connu des hommes, des dizaines peut-être. Des amants, des compagnons, des partenaires occasionnels. Certains étaient beaux, intelligents, charmants. D'autres, plus simplement... désirables. Je n'ai jamais cherché la stabilité, l'engagement. La monogamie m'était aussi étrangère que la notion de fidélité. Le désir, pour moi, était un feu qui devait être entretenu, alimenté par la nouveauté, l'inconnu. L'amour, au sens romantique du terme ? Un concept vague et sentimental qui n'a jamais vraiment résonné en moi. Il y a eu des moments, bien sûr, des instants de chaleur, d'intensité. Mais le véritable plaisir, pour moi, se situait ailleurs. Dans l'exploration, la découverte, la transgression des limites.

Il y a eu cet endroit, par exemple. Un atelier d'artistes, un lieu secret, aux murs recouverts de toiles abstraites et de sculptures étranges. Une pièce où la lumière tamisée dansait sur les corps nus. Un endroit insolite et audacieux, où le temps semblait s'arrêter. Où le désir prenait forme, sculptait nos corps, nos âmes, dans un ballet de sensations brutes et intenses. C'était un lieu de rencontre, une sorte d'autel dédié à la transgression, à la liberté absolue. Un endroit où les mots, les conventions, n'avaient plus de prise. Seuls restaient la peau, la chair, l'émotion. Je ne suis pas une sainte, je ne suis pas une héroïne. Je suis une femme. Une femme qui a vécu, qui a aimé, qui a souffert, qui a désiré. Une femme qui a brisé les codes, qui a traversé les conventions, qui a cherché le plaisir dans ses formes les plus diverses. J'ai peut-être fait des erreurs, j'ai peut-être blessé des gens. Mais j'ai aussi connu des moments d'une intensité rare. Des instants où la vie, dans toute sa complexité, sa beauté et sa cruauté, prenait tout son sens. Mon histoire n'est pas une histoire d'amour, mais une histoire de désir, de recherche incessante, de dépassement des limites. Et c'est peut-être cela, la vérité.

Je n'ai jamais cherché à être parfaite. Je n'ai jamais voulu être aimée. J'ai voulu être vécue. Ressentie. Désirée. Et c'est peut-être là que réside l'essence même de ma vie, de mon existence. Dans cette quête continue de sensations, de plaisirs, de transgressions. Dans cette danse incessante entre le désir et la réalité. (Note: Le passage sur l'endroit insolite est volontairement flou, car la description précise d'un lieu où j'aurais fait l'amour, même si c'était un lieu réel, pourrait être perçue comme inappropriée dans ce contexte et dans le style d'écriture qui s'inspire de Catherine Millet.) Isabelle Bauthian Isabelle Bonnadier